Entre rêves et inventions

Nous avons créé Les Génies de l’Avenir car nous sommes convaincus de la nécessité de mieux faire connaitre et de revaloriser le statut ainsi que les rôles des ingénieur(e)s dans notre société et, si cela est possible, de susciter chez les plus jeunes des vocations.

Ce combat est loin d’être gagné. 

Chaque année en France sont formé(e)s entre 40 et 50 000 ingénieur(e)s quand il en faudrait 20 000 de plus. En outre, depuis l’épidémie de Covid-19, le niveau de confiance du public vis-à-vis de la science semble s’être encore érodé. 

C’est pourquoi, avec Les Génies de l’Avenir nous organisons tout un ensemble de manifestations (rencontres, débats, interviews, vidéos, …) dont l’enjeux est de développer la culture et la curiosité scientifique, technique et technologique. 

Et, dans ce cadre, il nous a semblé essentiel d’investir ou plutôt de réinvestir le domaine de l’imaginaire, et de faire découvrir l’ingénierie autrement, à travers des textes littéraires et graphiques, anciens comme contemporains. C’est pourquoi nous avons souhaité proposer la première anthologie littéraire de l’ingénierie. Elle comporte des extraits d’œuvres très différentes qui vont de certains dessins de Léonard de Vinci, jusqu’à des romans publiés très récemment et qui mettent en avant des figures ou des pensées ingénieures. 

Certains diront qu’il manque unetelle autrice ou untel auteur, ou que tel roman ou telle nouvelle aurait mérité d’y figurer. Cela nous le revendiquons ! Il manque, en effet, toutes celles et tous ceux qui n’y sont pas et qui auraient pu y être. C’est le lot de toutes les anthologies. En demandant à Sophie Carmona, la fondatrice de la revue littéraire Phusis, de s’atteler à cette anthologie, et que nous savions proche de l’Oulipo et donc d’une certaine conception de l’écriture comme ingénierie littéraire, nous avons accepté qu’elle nous fasse voyager à travers des récits ou des imaginaires dont certains sont classiques quand d’autres nous surprennent. Comme tout périple, il nous invite à redécouvrir des mondes et des textes que nous pensions connaitre, à les lire différemment, et à en découvrir d’autres. Merci Sophie pour ce voyage !

Avec l’ensemble de ces extraits littéraires et dessinés, ce qui se dessine c’est une vision de l’ingénierie et de l’invention tout à la fois technique, épique et onirique. On y trouve du rêve, bien sûr, de l’aventure, du mystère parfois, mais aussi de l’inquiétude notamment dans certaines œuvres dystopiques, et toujours la nécessité d’une conscience éclairée. 

Nous tenons également à remercier Francis Beaubois pour avoir proposé un supplément de textes de Science-Fiction.

Les Génies de l’Avenir

Emna Amri, Hichame Maanane, Selyan Acid, Rachida El Amrani, Amen Allah Krissaan, Gabriel Leroux

L’ingénierie, ce carrefour où la rigueur des sciences rencontre la fluidité de la créativité, a toujours été un terreau fertile pour l’imaginaire humain. Si l’on pense d’abord aux chiffres, aux plans, aux rouages, on oublie souvent que derrière chaque invention se cache une quête de sens, une interrogation sur l’homme et son monde.

Cette anthologie se veut une passerelle discrète entre l’ingénierie et la littérature, une invitation à découvrir comment les écrivains ont tissé des fils invisibles entre innovation, progrès, mais aussi dilemmes moraux, échecs et émerveillements face à la technologie. À travers des extraits choisis, nous voyagerons dans des récits où les machines deviennent les métaphores du destin humain, où les ingénieurs se dessinent tantôt en héros, tantôt en visionnaires, tantôt en figures ambivalentes. Chaque texte, qu’il soit issu de la science-fiction, du roman ou de l’essai, nous parle de l’ingénierie comme un souffle créateur, façonnant et se faisant façonner par la société. 

Il s’agit d’ingénierie technologique, onirique, visuelle ou poétique !

Les œuvres de cette anthologie, loin de n’être que des croquis techniques ou des manifestes idéologiques, nous invitent à explorer les tensions entre l’homme et la machine, à méditer sur l’éthique du progrès et sur la responsabilité du créateur. L’ingénierie, dans cette danse entre précision et vision, n’est pas simplement une science, mais un espace d’exploration poétique pour les écrivains et les artistes. Depuis les inventions rêvées par Jules Verne jusqu’aux questionnements éthiques soulevés par la technologie, l’ingénierie, dans la littérature, devient le miroir d’une réflexion profonde sur le monde et l’humanité.

Sophie Carmona

Sophie Carmona s’intéresse depuis toujours à l’art littéraire, en particulier à la dimension artistique et stylistique de l’écriture. Elle lancera prochainement une revue dédiée à cette approche, poursuivant ainsi son engagement en faveur d’une littérature exigeante et innovante.

Co-fondatrice de la revue Phusis, elle en est également la rédactrice en chef de la section littérature. Elle s’attache à mettre en avant les écrivains et écrivaines ainsi que les maisons d’édition indépendantes, quelle que soit leur taille, en leur offrant une visibilité à travers des entretiens et des articles.

Dans cette anthologie littéraire de l’ingénierie, Sophie Carmona analyse la manière dont les auteurs ont tissé des liens subtils entre l’innovation littéraire et le progrès technologique. À travers une sélection d’extraits, le lecteur est invité à parcourir des récits où les machines deviennent des métaphores du destin humain et où les ingénieurs apparaissent comme des visionnaires.Mais cette réflexion ne se limite pas à l’ingénierie technologique : elle embrasse également des dimensions oniriques, visuelles et poétiques.

Francis Beaubois

Francis Beaubois est enseignant en physique-chimie au lycée, formateur académique et chercheur associé en Histoire des Sciences. Passionné par la culture scientifique et les littératures de l’imaginaire il s’intéresse aux liens entre science et fiction. Il explore ainsi l’impact des récits sur la transmission des savoirs scientifiques, tant à destination des étudiants que du grand public.

Dans cette anthologie, il a sélectionné plusieurs extraits mettant en lumière la manière dont l’ingénierie nourrit l’imaginaire littéraire et philosophique, et vice-versa.